Arte e musei, Saggistica

monografia

• Agosto 2025

Dioramas. Littérature et culture visuelle

Autore: Autori vari

Editore: Officina Libraria

Lingue di traduzione: italiano>francese

Traduttori: Il Nuovo Traduttore Letterario

La nostra collega Lou Cercy ha curato la traduzione in francese di questo raffinato volume pubblicato da Officina Libraria. A partire da tredici preziosi esemplari di diorama conservati presso l’Università di Bergamo, gli autori indagano il ruolo svolto da questa sorprendente invenzione, nata a Parigi nel 1822, nell’animare non solo l’immaginario dell’osservatore comune, ma anche quello degli artisti. Questo primo prototipo di immagine in movimento, anticipazione della marcia trionfale che l’animazione avrebbe intrapreso pochi decenni dopo, riuscì infatti a ispirare la fantasia di letterati e artisti. 

Un’indagine complessa all’incrocio di molte discipline, che richiede un traduttore colto e accurato, capace di rispettarne la complessità concettuale e la ricchezza di riferimenti. Leggi sotto un estratto della traduzione!

Présence et vérité du diorama dans l’œuvre de Durs Grünbein

Rosalba Maletta

 

« L’art est la magie libérée du mensonge d’être vraie », dit un apophtegme d’Adorno, établissant une distinction décisive[i]. Avec « Kindheit im Diorama » [« Enfance au diorama »], Grünbein porte sur les merveilles du XIXe siècle le regard fasciné de l’enfant, attiré par l’enchantement que suscite le dispositif, et lui associe une prose fine et pénétrante qui navigue entre le réalisme le plus sec et la plus douce des poésies. Dans cette remémoration, c’est l’infantia qui parle à travers une structure qui entrecroise les sens en les liant aux Affekte de manière kaléidoscopique pour créer des associations inédites. L’instance qui raconte nous livre un exercice de style qui comporte un travail de réorganisation des traces mnésiques en fonction du vécu subjectif et des stimuli extérieurs, où domine la coalescence entre signans et signatum. L’adulte désenchanté rencontre l’enfant qu’il a été, et les machines de l’illusion collective animent de nouveau une enfance préscolaire passée entre la Saxonie et la Thuringe, à l’époque où, pendant les étés à Gotha, son grand-père paternel le conduisait au muséum des Sciences naturelles.

Dans ce lieu de fantômes bloqués dans le triomphe de l’apparence, le regard privilégie le diorama animalier, « une des moins spectaculaires parmi ces machines à illusion[ii] », fantastique reconstitution de vie naturelle dans laquelle les animaux empaillés semblent figés dans des postures et des actions interminables. Le diorama, cette espèce de Wunderkammer des mirabilia naturae de la fin du XVIe siècle, devient le lieu idéal pour reproduire une vision protéiforme de la multiplicité du réel, selon un échantillonnage asystématique dissocié du modèle taxonomique, à l’aride caractère classificatoire.

[i] « Kunst ist Magie, befreit von der Lüge, Wahrheit zu sein. » Theodor W. Adorno, Minima moralia. Réflexions sur la vie mutilée (1947), Paris, Payot, 2001, p. 238, traduit de l’allemand par Éliane Kaufholz et Jean-René Ladmiral.

[ii] Durs Grünbein, « Enfance au diorama », dans Id., Galilée arpente l’enfer de Dante et n’en retient que les dimensions, Paris, Arche, 1999, p. 108, traduit de l’allemand par Laurent Cassagnau. Référence indiquée ci-après par les initiales ED et la page correspondante. « Eine der unscheinbarsten unter den Illusionsmaschinen » (Durs Grünbein, Kindheit im Diorama, dans Id., Galilei vermißt Dantes Hölle. Aufsätze 1989-1995, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1996, p. 116-128. Référence indiquée ci-après par les initiales KD et la page correspondante).